La méditation d'ordre psychologique
Pour la méditation d'ordre psychologique, il y a généralement des formations. On vous donnera un mantra à répéter ou une image divine à garder à l'esprit, ou une combinaison des deux, et certaines postures et techniques de respiration. Vous pourriez dire qu'il s'agit de la méthode d'usage. C'est le contenu du style méditatif: comment vous asseoir, comment respirer, quel mantra et quels symboles utiliser, etc. Il s'agit d'un style. Puis vous commencez à être témoin. Vous essayez de faire la transition d'être le témoin à l'observateur. Vous commencez à être témoin des phénomènes de l'esprit alors qu'ils se reconstruisent, sans rien faire à leur sujet. Å ce stade, comme je l'ai mentionné brièvement précédemment, vous dépassez la forme des pensées en elles-mêmes, et vous trouvez l'espace silencieux infini. L'espace silencieux infini vous mène ensuite à ce qu'est l'espace silencieux infini et la perception de la conscience en soi, qui est intrinsèquement sans contenu.
Et comment sait-on que l'espace silencieux se situe là ? En raison de la conscience. On prend conscience d'un silence infini qui est en dessous et plus universel que le contenu de l'esprit, puis on commence à essayer de parvenir à la source, la source même de cette perception de la conscience. La source de la perception de la conscience vous mène au pronom je. Puis le fait qu'il n'y a pas de telle entité est dévoilé, et que, lorsque vous considérez le je individuel, rien de tel n'existe. Vous arrivez à une définition finale du je lorsque vous avez renoncé à toutes les descriptions, à tous les adjectifs et adverbes. Le je ne fait rien en particulier, et on parvient à la source de ce sentiment de je, et on parvient à la prise de conscience que je est la source de la vie, que je et la vie sont unis. Cela vous mène à des états très avancés, y compris a l'abandon même de la vie en soi remise à Dieu. L'abandon de soi en tant que la source même de la vie est à l'origine d'une expérience de la mort atroce. De l'autre côté de cette porte se trouve la gloire et la réalité infinie d'on provient l'ensemble de l'univers en une émergence continue, ce que nous appelons la vie; or il s'agit de l'apparence de la vie. Ce n'est pas la vie en soi. On confond l'apparence de la vie avec la source de la vie. La source de la vie est invisible. L'apparence de la vie est transitoire, c'est ainsi que vous ne pouvez pas vous attacher à l'apparence transitoire. Au lieu de cela, vous regardez constamment à l'intérieur.
Tous les phénomènes se produisent d'eux-mêmes. Le fait de parler se produit de lui-même, et votre questionnement de cela se produit spontanément et de manière autonome. Nous deux, nous sommes en présence l'un de l'autre, en raison de notre héritage karmique commun et de celui du monde entier. En fait, toute l'éternité s'est produite jusqu' cet instant précis. Il s'agit de l'émergence de l'avenir, sur laquelle nous sommes assis. Nous assistons à la disparition du bord du passé et à l'approche de l'ère de l'avenir, par conséquent, si nous sommes intelligents, nous resterons sur place et nous éviterons les deux. La réalité n'est pas alignée sur l'un ou sur l'autre. Elle les transcende. Elle transcende le temps. Même une fois que vous en avez pris conscience que ce qui est dit maintenant ne s'est même pas produit dans le temps, que le temps est ce que vous projetez sur les choses, et que le temps, l'espace et la localisation sont tous des projections de la conscience humaine-, vous ne contournerez pas le mental en méditant pour la première fois, parce que ce à quoi vous êtes confronté, c'est au trafic dans la rue, aux sons et aux pensées qui se présentent, ainsi qu'à un sentiment, à une démangeaison au pied ou à ce genre de choses. Vous n'allez pas le contourner, car le contourner correspond plutôt à la dernière étape, en étant indépendant du contenu du mental. Pour finir, le mental s'arrête et se fait silencieux. C'est un immense soulagement.
Il y a diverses étapes. Ce ne sont pas des styles différents; il s'agit vraiment d'étapes. Même en étant parvenu aux étapes avancées de la méditation, en vous asseyant initialement, le mental s'exprime toujours, mais, maintenant, vous avez appris comment le contourner rapidement. Vous traversez les étapes beaucoup plus vite. Il se produit, par ailleurs, certains phénomènes visuels. C'est comme si l'intérieur de votre esprit s'éclairait selon un certain processus séquentiel. Je me souviens d'un groupe de méditation auquel j'ai participé il y a bien des années, et il y avait une certaine étape que nous appelions Bright Blue» (bleu vif) après avoir médité un certain nombre de minutes. C'est comme si, tout d'un coup, tout à l'intérieur de l'esprit s'illuminait d'un bleu plutôt intense. Les étapes plus profondes étaient au-delà de celle appelée Bright Blue», mais celle-ci vous indiquait que vous alliez entrer dans une méditation plus profonde. Vous entrez dans des strates de plus en plus profondes de l'esprit, de l'inconscient, de l'esprit de la conscience. Des niveaux de plus en plus profonds, et, à chacun d'eux, vous pensez: Ce doit être le dernier. C'est comme si une porte s'ouvrait. Ce doit être le dernier, mais au-delà se trouve encore un dernier, et au-delà encore un autre dernier. Et c'est ainsi que vous vous retrouvez vraiment intrigué par la méditation, étant donné que, juste au moment où vous échappez à un niveau pour entrer dans un état de plus grande extase, de plus grande joie et de plus grande conscience même, il y a encore une étape au-delà, puis encore une, et encore une; et vous voyez ce qui vous retient de parvenir à une autre encore. Disons, par exemple, que vous pouvez vous attacher à la familiarité. Vous vous dites: «Oh, je vois. Je suis attaché à "c'est de cette façon que cela va se passer".» Le Bright Blue est particulièrement intrigant; puis il vous faut renoncer à y être dépendant pour le laisser exister de lui-même.
David Hawkins
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