Héraclite
Fragment 30

Les notions de "faire partie du l'ordre cosmique", "le monde des illusions", "le monde du réel",... etc, souvent évoqués dans le bouddhisme, trouve son équivalent dans les écrits de la Grèce antique. Héraclite, dans ses Fragments, notamment le Fragment 30, aborde ces notions en se référant au monde.

Voici ce fragment 30:
"Ce monde (cet ordre du monde - cosmos), le même pour tous, aucun des dieux, aucun des hommes ne l'a fait, mais toujours il a été, est et sera, feu toujours vivant, allumé selon la mesure, éteint selon la mesure."

Cette perspective philosophique trouve ses racines dans certaines écoles de pensée anciennes, notamment dans la philosophie présocratique. L'idée que le monde n'a pas été créé par une divinité spécifique, mais qu'il existe de manière éternelle, reflète une conception cosmologique où le cosmos lui-même est considéré comme une réalité fondamentale, un ordre, une harmonie, une notion de beauté.

L'image du monde en tant que feu perpétuellement vivant peut être interprétée de différentes manières. Le feu est souvent associé à la transformation et au changement, suggérant que le cosmos subit un cycle constant de création et de destruction, d'illumination et d'extinction. Cette vision cyclique peut être reliée à des concepts tels que le renouvellement éternel ou la récurrence cosmique.

L'idée que le cosmos est régi par une mesure constante implique un ordre inhérent, une harmonie qui guide ses cycles. Cela pourrait être interprété comme une tentative de comprendre la régularité observée dans le monde naturel et de la ramener à une loi ou à une mesure universelle. Une loi universelle.

En résumé, cette perspective philosophique propose une vision du monde où l'éternité, le changement cyclique et l'ordre mesuré sont des éléments fondamentaux, défiant ainsi l'idée d'une création divine unique et soulignant plutôt la nature inhérente et perpétuelle du cosmos.

En conclusion, n'oublions pas que pour Héraclite, ce philosophe présocratique, qui vécu à l'époque du Bouddha historique, le monde se crée et s’invente à chaque instant. Tout est fluence ou impermanence.